‘60 Millions’ : des progrès, mais peut mieux faire

Boy learning to count

Après une première évaluation de la cigarette électronique ayant suscité un vent de contestation en août 2013 en raison de nombreuses imprécisions et interprétations, « 60 millions de consommateurs » publie un nouveau dossier en décembre 2014.

L’Aiduce en prend acte et réagit. Décryptage.

« La cigarette électronique n’est pas un objet de consommation comme les autres. Ne serait-ce que parce qu’elle peut contenir de la nicotine, une substance addictive et toxique… »

La nicotine est une fois de plus mise en avant, présentée telle une substance hautement dangereuse et toxique. Il s’avère pourtant que les e-liquides ne sont pas classifiés dans la catégorie des produits toxiques selon le Règlement CE 1272/2008 (CLP). L’INC fait donc fi de cette disposition qui doit s’appliquer sans modification à tous les membres de l’Union européenne.

L’argument écornant l’efficacité du vaporisateur personnel dans la réduction de la consommation de tabac avancé par l’INC repose sur une affirmation du Pr Dautzenberg : « Réduire la consommation de cigarettes n’a pas de bénéfices reconnus pour la santé ».

Là encore, il n’est fondé que sur une spéculation pourtant contredite par le Dr Farsalinos qui détermine de son côté que l’utilisation de la cigarette électronique permet d’atténuer l’impact de la fumée inhalée en réduisant les aspirations. Un fumeur alternant tabac et cigarette électronique perçoit plus intensément les effets néfastes du tabac sur son organisme et maîtrise d’autant mieux sa consommation parvenant ainsi à une certaine réduction des risques .

« 60 millions de Consommateurs » s’interroge sur l’arrivée des produits de l’industrie du tabac sur le marché de la cigarette électronique, relevant le fait qu’ils sont actuellement absents des présentoirs des buralistes. Il est pourtant manifeste que la Directive européenne sur les Produits du Tabac a ouvert le marché aux « cigalike » (dispositifs de première génération qui imitent l’aspect des cigarettes classiques) produites par cette même industrie. L’indifférence actuelle du consommateur envers ce modèle ne montre que sa piètre efficacité. Il y a fort à parier que l’industrie du tabac saura s’adapter pour proposer un produit conforme aux dispositions européennes et inonder enfin le marché.

L’accent mis sur les « mods » (des dispositifs de dernière génération) en raison des risques potentiels de surchauffe est contestable. Il est désormais admis que ces produits plus puissants sont nettement plus efficaces dans le sevrage tabagique que les « cigalike ». Ils permettent très souvent un sevrage complet là où d’autres modèles échouent. Quant au risque d’explosion, la plupart des modèles électroniques sont munis d’une protection contre les courts-circuits, contre l’inversion de batterie, contre une résistance trop basse ainsi que de trous d’aération permettant le dégazage en cas de défaillance des accus.

« La présence d’arômes de vanille dans la majorité des produits appelle à la vigilance, notamment vis-à-vis des jeunes. » L’e-cigarette serait une passerelle pour la jeunesse, laisse entendre « 60 millions de Consommateurs » dans cette discrète allusion, et les liquides vanillés sont la tentation suprême !

Argument infondé tendant à indiquer que des failles sont encore possibles pour décrédibiliser le vaporisateur personnel. Il est pourtant démontré que la variété des saveurs est aussi la clé du sevrage tabagique et l’enquête Aiduce menée auprès de plus de 4000 vapoteurs montre le rôle crucial des goûts fruités et gourmands pour des utilisateurs d’une moyenne d’âge de 39 ans !

En résumé, s’il n’est pas aussi sulfureux que le précédent, le dossier de « 60 millions de Consommateurs » sur le vaporisateur personnel de 2014 reste axé sur le stratégique principe de précaution et n’apporte aucun éclairage réel sur un dispositif qui fait de plus en plus ses preuves en matière de sevrage tabagique en dépit de la diabolisation qu’il subit.

L’article de « 60 millions de Consommateurs » laisse donc l’Aiduce un peu sur sa faim, d’autant que les études sur le vaporisateur personnel s’étoffent toujours plus au fil des mois et nous regrettons de ne pas trouver une rigoureuse évaluation d’un dispositif susceptible de jouer un rôle crucial dans la réduction des risques liés au tabac, mais seulement le test d’une trentaine de liquides destinés à son usage. Test qui s’avère très complet et suivant un protocole scientifique cohérent : chromatographie gazeuse, spectrométrie de masse, chromatographie liquide sur 30 liquides de marques différentes. On retrouve enfin la véritable vocation de l’INC en matière d’informations propres à une consommation responsable. On regrette alors encore davantage que ce procédé n’ait pas été appliqué au vaporisateur personnel.

Pour finir, l’Aiduce note qu’une fois de plus les communiqués de presse publiés lors de la parution de ce numéro de « 60 millions de consommateurs » ne résumaient pas le contenu assez pondéré de ce dossier et se sont montrés beaucoup plus alarmistes que l’INC. Ces manipulations soulèvent de nombreuses interrogations.

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2 commentaires sur “‘60 Millions’ : des progrès, mais peut mieux faire
  1. doremidu36 dit :

    Comment s’étonner encore des conclusions toujours plus ou moins orientées vers la peur de ce torchon médiatique, lorsque l’on sait que 60MDC est le bras armé case « médias » de l’ INC totalement dépendant des subventions étatiques (cad notre fric quand même).
    Tant que « la masse » des vapoteurs effectifs n’aura pas compris que nos politichiens n’ont qu’un seul souci, pallier au manque de biftons dans leurs cassettes dû a la pratique de l’e-cig, la crédulité a de beaux jours devant elle.
    Les arguments fallacieux des journaleux stagiaires et de toutes catégories de média sont également coupables de désinformation volontaire pour notre bien mais………….a l’insu de notre plein gré (comme a dit l’autre).

  2. lvd dit :

    Rien ne change. Le rédacteur en chef écrit un communiqué de presse alarmiste qui est copié collé par toute la presse et c’est la seul chose les gens lisent. Après ce rédacteur en chef prétendra comme d’habitude que l’article a été mal interprété dans la presse(délibérément alors par lui-même, l’auteur de ce communiqué alarmiste). Pas seulement une attitude lâche, mais aussi bien intellectuellement malhonnête. 60MdC est toujours en mode ‘il faut tuer les fumeurs par précaution qu’ils attraperont peut-être un rhum’.

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