“L’idée est de définir collectivement le dénominateur commun pour identifier les bons produits de ceux qui n’apportent pas le niveau de sécurité requis par le code de la consommation et la réglementation sur les substances dangereuses”, explique Grégory Berthou, rapporteur du comité stratégique sur les biens de consommation à l’AFNOR.
l’AFNOR invite l’AIDUCE à participer à la mise en place des normes aux côtés des fabricants, distributeurs, pouvoirs publics, associations de consommateurs et laboratoires.
Le 2 avril 2014, Pascale Santi, Le Monde
Etablir des normes pour les cigarettes électroniques est impératif : telle est la conclusion de la réunion qui s’est tenue, mardi 1er avril, à l’Afnor, chargée de mettre en place des normes. Le but de cette rencontre, qui réunissait associations de consommateurs, de vapoteurs, fabricants, distributeurs et laboratoires d’essais : donner des gages de transparence et de sécurité. Une démarche d’autant plus nécessaire que le marché de la cigarette électronique ne cesse de croître, avec près de 2 millions de vapoteurs en France, et 8 millions en Europe.
L’Institut national de la consommation (INC) avait saisi l’Afnor en septembre 2013 après avoir montré que l’e-cigarette n’était pas sans danger pour le consommateur. Une commission va donc plancher, selon trois axes : le dispositif électro-portatif de vaporisation, c’est-à-dire la cigarette électronique elle-même, appelée vapoteuse. Le contenu (les e-liquides). Enfin, les méthodes propres à l’analyse de la vapeur générée par ces e-liquides.
Sans combustion, contrairement à la cigarette, la e-cigarette produit un brouillard de fines particules, souvent appelé vapeur, qui peut être aromatisé (goûts de tabac, menthe, fruits, chocolat, etc.) et contenir ou non de la nicotine. “Les fabricants se sont déjà engagés dans la mise en place de normes”, explique Charly Pairaud, secrétaire général de la Fivape (fabricants), moteur de ces travaux. Des dispositifs de sécurité existent déjà avec des normes ISO 83-17, qui s’appliquent aux emballages refermables tenus pour résister à l’ouverture par les enfants, comme ceux des médicaments par exemple.
“Dénominateur commun”
“L’idée est de définir collectivement le dénominateur commun pour identifier les bons produits de ceux qui n’apportent pas le niveau de sécurité requis par le code de la consommation et la réglementation sur les substances dangereuses”, explique Grégory Berthou, rapporteur du comité stratégique sur les biens de consommation à l’Afnor.
L’objectif est d’éviter les accidents de e-liquide, comme aux Etats-Unis. Un éditorial du New York Times présentait en titre le e-liquide comme un poison mortel le 24 mars, et appelait à plus de réglementation. Il recensait 365 cas graves d’empoisonnement en 2013. Certains y voient la main des fabricants de tabac. Rien de comparable en France selon les acteurs. Les règles sont plus strictes en Europe. “Il y a eu quelques cas d’accidents en France mais rien de grave à ma connaissance. Oui, il faut être vigilant. La nicotine est dangereuse, mais c’est un peu comme si vous laissiez le flacon d’eau de javel à disposition”, souligne M. Pairaud. Rien à voir avec le tabac, qui tue 73 000 personnes chaque année, rappellent les partisans de la vapoteuse.
Mon buraliste en face de chez moi, il vend des produits périmés!