Le 28 avril 2016, le Collège Royal des Médecins au Royaume-Uni publie un rapport de 200 pages intitulé « La nicotine sans fumée : la réduction des méfaits du tabac ».
Abordant tous les moyens de réduction des risques liés au tabagisme devant appuyer les politiques de lutte contre le tabac, ce rapport inclut pour la première fois la cigarette électronique, étudiant à la fois les données scientifiques disponibles, l’approche politique de ce phénomène, la réglementation devant s’appliquer et la perception éthique du produit.
La cigarette électronique est donc présentée comme un dispositif s’adressant essentiellement aux fumeurs mais très controversé depuis des années, appelant ainsi des réponses politiques très différentes selon les pays.
Pourtant, le rapport souligne que la cigarette électronique apparaît comme un « produit de réduction des risques idéal » du fait d’une délivrance de nicotine optimale que l’utilisateur adapte à son propre ressenti dans une vapeur exempte des constituants nocifs de la fumée du tabac. L’impact de la similitude avec l’acte de fumer est également mis en avant dans une efficacité cette fois psycho-comportementale.
Une approche scientifique détaillée permet de conclure que, bien que n’étant pas sans risque, la cigarette électronique ne présente pas de taux d’émissions nocives équivalents à ceux du tabac. Quant à son utilisation à long terme, s’il est impossible de quantifier les risques pour la santé, les données disponibles suggèrent qu’ils ne dépassent pas 5% – si ce n’est moins – de ceux engendrés par le tabac fumé.
L’évolution du matériel est également mise en avant, son perfectionnement permettant une meilleure efficacité dans le sevrage tabagique.
Le rapport précise également que l’e-cigarette ne semble pas être une passerelle vers le tabac et aucune preuve ne permet d’affirmer qu’elle normalise l’acte de fumer.
Il préconise enfin une réglementation pour améliorer encore la qualité des produits et empêcher une promotion susceptible d’atteindre les jeunes et les non-fumeurs.
Ainsi donc, le Collège Royal des Médecins reconnait à son tour le potentiel majeur du vaporisateur personnel en matière de réduction des risques et convie ainsi à ne pas l’enfermer dans une réglementation qui viendrait endiguer son essor, ralentir son développement et ainsi stopper son impact dans la lutte contre le tabac.
Il rejoint ainsi le Rapport de l’audition publique sur la Réduction des Risques et des Dommages à l’initiative de la Fédération Française d’Addictologie également paru en ce mois d’avril 2016 qui soulignait : « La cigarette électronique, promue par les usagers et regardée avec méfiance par les scientifiques, s’avère un outil complémentaire de la réduction des risques » et préconisait globalement la même approche que le Collège Royal des Médecins.
Il est amusant de noter que la veille de la parution de ce rapport rédigé par d’émérites scientifiques, M. Vytenis Andriukaitis, commissaire européen à la Santé et la Sécurité alimentaire, répondant à une question d’un député sur une éventuelle évolution de la position de la Commission envers la cigarette électronique depuis 2013, répondit :
« La cigarette électronique est dangereuse pour la santé publique, il faut lui appliquer la règlementation la plus stricte possible » !
Comme dirait Coluche : « Voilà une nouvelle qu’elle est bonne !!! »