FARES : quels objectifs ?

Si l’on conçoit que le FARES ( Fonds des Affections Respiratoires asbl ) soit dans son rôle en émettant des recommandations concernant l’utilisation de la « cigarette électronique » et ses composants, on ne peut qu’être déconcerté en découvrant le communiqué que cette association – dont le poids est déterminant auprès des décideurspubliait à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac.

En résumé : l’usage de la vape doit être réservé aux fumeurs désireux d’arrêter le tabagisme, dans un contexte de réglementation drastique et en tout cas médicalisé dès lors qu’il s’agit d’avoir recours à des produits nicotinés.

Le tout basé sur autant d’arguments à peine effleurés. Sans doute parce qu’il s’agissait moins d’informer que de jeter dans la balance le poids d’une argumentation d’autorité, propre à marquer les esprits susceptibles – et ils restent nombreux, par nature, manque de temps ou paresse intellectuelle –  de s’y rallier sans autre forme de procès.

La faiblesse des sources importe peu, dès lors. Et peu importe qu’il suffise de se pencher à-peine pour découvrir ceci :

« Characteristics, Perceived Side Effects and Benefits of Electronic Cigarette Use: A Worldwide Survey of More than 19,000 Consumers » ( Konstantinos Farsalinos ) : http://www.mdpi.com/1660-4601/11/4/4356

ou encore

« Trends in electronic cigarette use in England » ( Robert West ) : http://www.clivebates.com/documents/CRUKWest.pdf ;

« Can e-cigarettes help change smoking behaviour ? » ( Ann Mc Neil ) : http://www.clivebates.com/documents/CRUKMcNeill.pdf

et

« E-cigarette use in children & young people » ( University of Stirling ): http://www.clivebates.com/documents/CRUKBauld.pdf

entre autres études dont nous serions fort étonnés que le FARES ose les balayer d’un revers de la main en nous regardant droit dans les yeux.

LA VAPE MOINS ACCESSIBLE QUE LE TABAC

Tout ça ne serait pas trop grave si le temps n’était compté, et si des membres du FARES ne faisaient partie du groupe d’experts mandatés par le Ministère de la Santé en vue de fonder son avis, dans la perspective d’une transposition de la TPD en droit national.

Car oui : il est préférable de ne rien inhaler qu’un air déjà potentiellement pollué. Et oui, la chose est encore moins discutable lors qu’il s’agit d’adolescents. Ou de femmes enceintes.

Mais plutôt que mettre en œuvre un Principe de précaution trituré au point que plus personne ne sache exactement ce qu’il recouvre, ne serait-il pas autrement plus utile de faire preuve de pragmatisme ?

D’autant qu’à notre connaissance il n’existe actuellement, en Belgique, aucun liquide nicotiné ayant reçu l’agréation des autorités ; et que s’il existe un dispositif  validé, il doit être à ce point performant que nous n’en avons jamais entendu parler.

La question n’est pas de savoir s’il est bien ou mal de vaper. La science n’est pas là pour dire la morale. La question est de constater que ça se fait. Et de savoir comment exploiter, au mieux de l’intérêt collectif, une opportunité originale, performante et quoi qu’il en soit infiniment moins nocive, de lutter contre le tabagisme.

Va-t-on longtemps continuer à passer au travers ? Va-t-on persister, en Belgique, à rendre la vape moins accessible que le tabac ? Avec des conséquences sanitaires qui, elles, ne font absolument aucun doute ?

DU MAL À SUIVRE

Déconseiller est une chose, mais interdit-on aux femmes enceintes de porter des patches ; ou de consommer des gommes nicotinées ? D’inhaler un puff aux nombreuses similitudes avec la vape ? Mieux : leur interdit-on même, légalement s’entend, de fumer ?

Et si un adolescent se met en tête de fumer ? Ne serait-il pas beaucoup plus productif, toutes tentatives de l’en dissuader échues, de pouvoir au moins l’orienter vers la vape ? Qu’il doive ou non être accompagné d’un adulte pour faire bonne mesure, sachant par ailleurs la facilité avec laquelle il pourrait se procurer, seul, quelques grammes « d’herbe » dans le même temps  ?

Va-t-on, comble de l’aberration, mobiliser des forces de police, les douanes et les fonctionnaires des autorités sanitaires, pour faire respecter une prohibition de plus ? Et dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle serait un tantinet paradoxale puisqu’elle empêcherait des fumeurs d’accéder légalement à un produit infiniment mois délétère, pour eux-même et leur environnement social, qu’un tabac toujours en vente libre ?

La place manque pour aborder d’autres thèmes. Quid par exemple des avis nettement plus pondérés issus d’autorités scientifiques ou médicales ; voire d’associations pourtant similaires au FARES ? En Belgique, France et ailleurs. Nuls et non avenus de Wuustwezel à Aubange ?

Quid du matériel ? Français et Britanniques se sont déjà penchés sur le sujet : leurs travaux seraient-ils dépourvus d’intérêt ? Auquel cas, autant dire tout de suite que seuls les modèles ressemblant à une cigarette traditionnelle sont envisageables. Et, surtout, toujours utiles pour être en mesure de brandir des statistiques d’échec au sevrage sur l’air de : « on vous l’avait bien dit ».

Vraiment, on a du mal à suivre.

 

PS : Chiffres pour chiffres et se basant sur ceux de l’Eurobaromètre, le Pr. Frank Baeyens ( un autre Belge ) a subitement donné un tout autre relief aux pourcentages officiels en les traduisant en nombres : « Seuls 14 % ont pu arrêter complètement », ça fait 6.000.000 de personnes. Une paille ?

Quoi qu’il en soit, l’Aiduce – et sa branche belge en l’occurrence – s’est toujours montrée ouverte au dialogue et elle le reste. D’aucuns, et non des moindres, ayant même bien voulu reconnaître la validité de l’expérience de ses membres, à tout le moins en matière de matériel et d’utilisation optimale, qu’attend-t-on pour inviter ses représentants à participer à la réflexion ? Chose qui fut inscrite noir sur blanc, si notre mémoire est bonne, dans le programme électoral d’un parti politique francophone ayant accédé à quelque responsabilité depuis…

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6 commentaires sur “FARES : quels objectifs ?
  1. vape dit :

    si le fumeur coûte à l’INAMI, la cigarette rapporte des milliards à l’état.
    les entreprises du tabac se font de larges bénéfices avec l’assentiment de l’état. et en concertation avec les politiques font que les loups ne se mangent pas entre eux.
    pour ma part j’ai commencé la vape à pâques 2015 et depuis peu j’ai tout arrêté. non seulement il n’y a pas d’assuétude avec la vape, mais en plus je ne refume pas! je ne pollue plus mon entourage par des fumées nocives.
    j’ai regagné un peu de souffle et j’en suis bien aise.

  2. westsand dit :

    Pour ma part, je trouve que le mot prohibition n’est pas trop fort. Sauf que cette fois, elle est basée sur la décision de parlementaires européens qui ont été corrompus par les lobbies du tabac.
    Car comment expliquer qu’un produit qui permet d’arrêter de fumer tout en étant moins nocif que le tabac, va bientôt être démantelé et réduit à une forme qui n’est plus efficace.
    Nous sommes de simples gens et nous voyons ici la limite de nos institutions et leur incapacité à nous défendre en face de grands groupes qui ont les moyens.
    Oui, c’est une prohibition qui cache sont nom. C’est la honte.

  3. Patrick dit :

    Si les structures comme l’Aiduce, au lieu de concentrer leurs efforts et actions sur la « liberté de vaper » avaient fait preuve de discernement, par exemple en communiquant massivement aussi sur les bénéfices de la vape, ou avaient demandé que des études toxicologiques soient réalisées et des normes de sécurité établies pour le matériel, on n’en serait probablement pas là.

    En demandant sans cesse et en toutes occasions la « liberté de vaper », ces structures font passer les vapoteurs pour des accros à un produit nicotiné, qui veulent le consommer partout, et c’est tout.

    Hors vapoteurs, très peu de gens savent qu’il y a de réels bénéfices à vaper plutôt qu’à fumer. La raison, je l’ai déjà dite ; je la répète : les structures formées pour défendre la vape on axé leur communication et leurs actions sur la seule « liberté de vaper ».

    Joli travail les gars…

    • Aiduce dit :

      – L’Aiduce ne fait que communiquer massivement sur les bénéfices de la vape, que ce soit lors de colloques, auprès des médias, des parlementaires… ainsi qu’en témoignent nos articles !
      – Nous échangeons sans cesse avec de nombreux professionnels de la santé, en Europe et ailleurs.
      – L’Association s’est impliquée dans l’élaboration des normes de sécurité et en est même à l’origine ! Voir http://www.aiduce.org/tf1-quy-t-il-dans-une-cigarette-electronique-enfin-des-normes-en-france/ .

      Si très peu de gens connaissent les bénéfices de la vape, c’est sans doute dû à la peur créée par certains lobbies et hygiénistes qui détournent les études démontrant les bienfaits de la vape comparée au tabac. Une peur qui sera renforcée par la législation qui nous menace empêchant les fumeurs d’apprendre l’existence d’une alternative infiniment moins nocive et qui, parmi d’autres mesures, interdira les dispositifs les plus aptes à encourager l’abandon du tabac.

      C’est pour cela que nous existons, pour défendre, ainsi que le précise notre page d’accueil, une vape libre et responsable.

  4. Groucho dit :

    Pour les pouvoirs publics de trop de pays européens, 6 millions de citoyens ne comptent pour rien. Nous avons abandonné le tabac en osant ne pas suivre leurs prescriptions, donc nous ne méritons pas d’exister ! Et il ne faut surtout pas que d’autres soient tentés de suivre notre voie ! En tout cas, bravo pour cette argumentation irréfutable.

  5. Durand Benoit dit :

    SOURCES DE FINANCEMENT

    Pour la réalisation de ses missions, le FARES est soutenu par différents pouvoirs publics régionaux. Il est également partenaire de projets financés par l’INAMI et le Service Public Fédéral Santé Publique. Donc diriger par les pouvoirs politique !  » pas crédible « 

1 Pings/Trackback pour "FARES : quels objectifs ?"
  1. Réglementation drastique de la e-cig pour FARES - Danyvape dit :

    […] Le FARES ( Fonds des Affections Respiratoires asbl ) préconise : « l’usage de la vape doit être réservé aux fumeurs désireux d’arrêter le tabagisme, dans un contexte de réglementation drastique et en tout cas médicalisé dès lors qu’il s’agit d’avoir recours à des produits nicotinés. » Source : AIDUCE […]

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