L’Aiduce au colloque du RESPADD

Brice Lepoutre nous livre son ressenti sur la journée au RESPADD où le vaporisateur personnel tenait une part importante :

« Un petit compte-rendu, avec du retard, de la journée au RESPADD. Du moins de la demi-journée. L’AIDUCE intervenait lors de la table ronde de l’après-midi, dont le thème était « Tabac : une révolution en marche ».
La salle était bien remplie : des addictologues, des médecins, le président de DNF (lol), des personnes de la DGS, etc.
Avant le début des débats, Jean-François Etter s’est exprimé pendant une demi-heure sur la cigarette électronique et sur l’état actuel des connaissances scientifiques sur le sujet.
La table ronde était animée par Jean-Yves Nau, que l’on connaît pour son blog, ses prises de positions sur la ecig, et son expression copyrightée très pertinente pour parler de la vape : « la révolution des volutes ».
Les participants étaient Dr Anne Borgne, présidente du RESPADD, le Pr Bertrand Dautzenberg, président de l’OFDT, qui venait d’avoir les résultats rassurants de l’étude « Paris sans tabac » et qui s’est fait une joie de nous les communiquer : « à ce jour la consommation de tabac a baissé chez les jeunes, et la cigarette électronique est une anti-passerelle vers le tabac ». Cette nouvelle ne pouvait que nous réjouir.
Étaient également présents le Dr Philippe Presles, directeur de l’Institut Moncey, le Pr Jean François Etter qui est resté débattre avec nous et votre humble serviteur en sa qualité de représentant des utilisateurs et président de l’Aiduce.
Mme Anne Borgne a d’ailleurs souligné le fait que c’était la première fois que des représentants des consommateurs étaient présents à cette journée organisée annuellement par le RESPADD à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac.

Je dois vous avouer que pour la première fois, j’ai été déstabilisé. D’habitude quand j’interviens dans ce genre de colloque, les professionnels ont peur. Mon rôle est de les rassurer. J’y allais dans cette optique, ayant même prévu dans ma poche divers accessoires, comme une capsule de café. Ayant changé de machine à café le week-end précédent, j’avais, avec l’aide de vendeurs, vainement cherché le dosage de caféine contenu dans une capsule. Alors que l’on sait que la caféine à forte dose peut être mortelle, j’avais prévu d’en faire un comparatif avec nos chers liquides .
Mais… je n’ai jamais eu besoin de sortir mes accessoires, car le titre de la journée portait bien son nom. Nous avons assisté à une Révolution.

Toutes les personnes qui ont pris la parole, tous ces professionnels de la santé qui avaient auparavant toujours besoin d’être rassurés, étaient devenus des militants de la cigarette électronique déjà acquis à la cause.

Les questions étaient donc très déstabilisantes par leur nature. Une personne traitant des patients schizophrènes demandait pourquoi les pouvoirs publics interdisaient la vente de liquides dosés à plus de 20mg/ml de nicotine car cette limite empêchait ses patients (beaucoup de très gros fumeurs) d’arrêter le tabac.
Une autre demandait pourquoi l’État interdisait la cigarette électronique aux femmes enceintes, prenant l’exemple de patientes pour qui les substituts pharmaceutiques avaient été un échec, qui avaient néanmoins arrêté de fumer grâce à la cigarette électronique, et qui avaient replongé dans le tabac du fait de cette interdiction.
Une addictologue a également relevé l’alarmisme exagéré de certaines boutiques concernant la nicotine dont les patients lui ont fait part, allant même jusqu’au point où ces dernières ne proposent plus de liquides à plus de 12 mg/ml. Ces dosages sont pourtant insuffisants pour certaines personnes. Elle a d’ailleurs mené son enquête auprès de ces boutiques et a constaté cet état de fait qu’elle a déploré.
Et ainsi de suite …

On passera sur Gérard Audureau, président de l’association Droit des Non-Fumeurs qui a voulu centrer le débat sur l’interdiction dans les lieux publics, mais s’est fait rapidement reprendre le micro.

Deux remarques-clés ont été faites par Bertrand Dautzenberg.
Une première, lorsqu’il a été interpellé sur le fait qu’il continuait à mentionner les dangers des eliquides dans les médias. Pourtant on le sait, tout est dangereux si mal utilisé ! Les voitures sont dangereuses, le téléphone est dangereux, le café également. Faire sans est l’idéal, mais si les gens ne peuvent pas s’en passer, c’est un choix qu’ils font en adultes responsables, il en est de même avec la cigarette électronique. Et bien utilisée le danger est minime. Il faut  informer correctement de l’utilisation pour permettre de diminuer les risques.

Sa deuxième remarque a fait rire (jaune) toute l’assemblée quand il a relaté des propos tenus par des mineurs pendant l’étude « Paris sans tabac ». Ces jeunes se plaignaient du fait que, malgré leur volonté de passer à la cigarette électronique pour arrêter le tabac, elle leur était interdite ; que dans leur expérience quotidienne, les buralistes leur vendaient sans problème du tabac alors que la plupart des boutiques de ecig refusaient de leur vendre des vaporisateurs personnels ou du eliquide. Ces mêmes mineurs regrettaient qu’on les laisse accéder si facilement au tabac alors qu’on leur interdisait l’accès à une alternative moins nocive.

En conclusion, cette journée au RESPADD fut fort intéressante, et je pense qu’elle a marqué un changement drastique dans l’opinion des spécialistes de la santé. »

Pour information, les actes de la journée seront disponibles d’ici trois semaines sur respadd.org, accompagnés des présentations des orateurs au format pdf.

Crédit photo : Nathalie S.