Le Parisien — Cigarette électronique: l’accident pose la question de l’application de normes spécifiques

collection de vaporisateurs personnelsLe Parisien reprend l’article de l’AFP citant, pour l’Aiduce, Brice Lepoutre qui rassure sur la rareté de cas comme celui-ci (2 connus pour plusieurs millions d’utilisateurs en France, soit en dessous de ceux causés par des briquets), au-delà de ses spécificités non encore déterminées, mais s’inquiète de l’impression que de tels titres peuvent donner aux utilisateurs existants et potentiels comparant un accident de la vie courante, malheureux, par rapport à la dangerosité du tabagisme, considérablement plus élevée.

La Parisienne, 19 mais 2015 avec AFP

L’explosion d’une cigarette électronique (E-cigarette) qui a blessé samedi un jeune homme près de Nantes rend plus que jamais indispensable l’application de normes dédiées, soulignent les acteurs de la vape, même si plusieurs soupçonnent dans ce cas l’utilisation d’une contrefaçon.

L’homme de 21 ans, sérieusement brûlé à la main, est toujours hospitalisé et a eu deux tendons sectionnés, a indiqué mardi à l’AFP la gendarmerie. L’accident serait dû à une batterie défectueuse, selon la gendarmerie, qui a exclu un modèle contrefait de vapoteuse, le client l’ayant acheté dans une boutique ayant « pignon sur rue ».

C’est la seconde fois qu’un accident de ce type survient en France, après l’explosion d’une batterie qui avait brûlé une sexagénaire l’an dernier à Limoges. Selon son avocat, Me Emmanuelle Pouyadoux, sa plainte a été classée sans suite mais sa cliente va « agir au civil en référé expertise pour savoir ce qui s’est passé ».

Si les acteurs de la filière reconnaissent qu’il s’agit « d’accidents malheureux », ils tiennent à rassurer en expliquant que les cas sont rarissimes.

« Comme dans tout processus industriel, le risque zéro n’existe pas, mais il est infinitésimal », commente Rémi Parola, porte-parole de la Fédération des professionnels de la cigarette électronique (Fivape), pour qui ces accidents « relèvent de la vie des batteries lithium-ion que l’on retrouve dans les téléphones portables ».

Certains craignent cependant que cette mauvaise publicité n’ait des répercussions négatives sur un marché, qui compte 1,5 million d’utilisateurs réguliers, 3 millions avec les vapoteurs occasionnels. « Avec un accident pour un million d’utilisateurs, les statistiques ne dépassent pas celles des autres produits fonctionnant avec des batteries lithium-ion », note Brice Lepoutre, président de l’association de vapoteurs Aiduce. « Mais j’ai peur du retour au tabac de nombreuses personnes, alors qu’il faut garder à l’esprit que les probabilités de mourir à cause du tabac sont d’une sur deux », rappelle-t-il.

Contrefaçon

Après avoir observé les photos de l’appareil incriminé dans l’accident survenu ce week-end près de Nantes, plusieurs acteurs de la filière ont assuré à l’AFP qu’il s’agissait d’un « clone », une contrefaçon dans le jargon des vapoteurs.

Ce qui est certain à ce stade, c’est que l’accident a été causé par l’explosion d’un matériel commercialisé dans le réseau de boutiques Ci-Klop, comme le confirme le fondateur de l’enseigne, Fabrice Barrette. « Cela fait plus de trois ans que nous sommes sur le marché et nous n’avons jamais eu de souci avec notre matériel, on ne sait pas ce qui s’est passé », assure le dirigeant à l’AFP, qui dit avoir rappelé les produits jugés risqués par mesure de sécurité.

Mais pour Stéphane d’Elia, fabricant et distributeur, qui a fondé l’enseigne Cigaverte, la e-cigarette est clairement une copie chinoise qu’il appelle « decepticon », du nom des personnages de Transformers. « On voit que l’appareil est monté avec un clearomiseur (partie supérieure de la e-cigarette qui contient le e-liquide, NDLR) dont les originaux ne sont même plus en vente », analyse-t-il. Une copie connue selon lui pour avoir un « gros défaut de fabrication », à savoir l’absence de trous de sécurité pour permettre au gaz de s’échapper en cas de surchauffe. Un défaut que confirme un autre distributeur, qui souligne de surcroît que la batterie est un générique bas de gamme et que la copie se vend 30 euros quand l’original est à 200 euros.

Jean-Philippe Planchon, fondateur de myVapors Europe, qui distribue les marques Joyetech et Eleaf, se dit lui « très étonné » par le nombre de contrefaçons. « Au moins 10% des produits que nous retrouvons dans notre service après vente sont contrefaits », constate-t-il. Ce qu’il explique par le fait que le marché n’est pas encore structuré. « C’est la ruée vers l’or et il y a beaucoup d’opportunisme », lâche-t-il.

Dans ce contexte, la solution pourrait venir de la mise en place progressive de normes propres à la e-cigarette. L’Afnor a présenté en avril deux de ces nouvelles normes, pour l’instant non contraignantes mais qui le deviendront à terme. L’une prévoit notamment un système bloquant la vaporisation à 10 secondes pour éviter la surchauffe.

« Nous avons repris les normes ISO existantes pour la fabrication des batteries », explique Bertrand Dautzenberg, professeur en pneumologie et président de la commission de normalisation. Du côté des distributeurs, certains comme Franck Delille, de Cigusto, disent se battre pour qu’une norme encadre également les boutiques.

Selon le baromètre santé 2014 de l’Inpes, 400.000 Français ont totalement cessé leur consommation de tabac grâce à la e-cigarette.

Source : http://www.leparisien.fr/laparisienne/sante/cigarette-electronique-l-accident-pose-la-question-de-l-application-de-normes-specifiques-19-05-2015-4786721.php

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2 commentaires sur “Le Parisien — Cigarette électronique: l’accident pose la question de l’application de normes spécifiques
  1. erka dit :

    Je suis d’accord, et on incrimine sans cesse le vapoteur, qui à certes surement fait n’importe quoi.

    Mais on parle très peu de la boutique qui lui à vendu ça !

    Sait-on si il à été bien conseillé ? Si le vendeur lui vend un méca clone avec un pile chinoise… et sans les conseils nécessaire..le magasin est coupable de mise en danger d’autrui…

    Car lorsqu’on ne connait pas, on se fie souvent au conseil du « professionnel », je le vois souvent,étant moi même vendeur en cigarette électronique à l’ile de la réunion.

    Certaines normes/lois me paraissent donc obligatoires pour éviter les margoulins qui voudraient s’enrichir en dépit du bon sens (et de la sécurité de leurs clients).

    On peut avoir un magasin, et prôner une vape responsable, vendre du matériel de qualité et avoir un business pérenne (enfin jusqu’à la transposition de la TPD, après c’est le brouillard).

  2. westsand dit :

    C’est un accident malheureux. Je compatis à la souffrance du pauvre vapoteur. Maintenant, le choix des batteries est primordial. Moi, je prends des imr (avec une chimie plus stable qui n’exploser pas) et je respecte le courant maximal de décharge de l’accu. C’est vraiment important de s’intéresser à ses questions là pour sa sécurité et surtout éviter de commander ses batteries en chine.

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