Les ventes d’e-cigarettes s’effondrent, celles du tabac reprennent !

FR

Rassurez-vous, tout au moins pour l’instant. Ces nouvelles viennent de l’Espagne. Mais ce n’est pas loin.

Lors de la récente conférence mondiale sur la nicotine, l’association espagnole des vapoteurs, Anesvap, nous a présenté un rapport sur une campagne de désinformation largement diffusée par les médias espagnols. Elle serait animée par l’industrie pharmaceutique et alimentée par un corps médical remarquablement mal informé en dépit de l’intervention de nombreux scientifiques. Elle a comme conséquence funeste l’effondrement des ventes de cigarettes électroniques ou vaporisateurs personnels (VP) et la reprise par les consommateurs du tabagisme.

Un volet particulièrement choquant de cette campagne concerne un patient souffrant d’une pneumonie lipidique (ou huileuse), qui serait due, d’après son médecin traitant, à l’utilisation du VP. D’après les médias, ce médecin prétendrait que les composants inhalés du VP « contiennent de la nicotine, des carcinogènes et des substances utilisées comme antigel », que c’était la présence de glycérine végétale qui a causé la pneumonie lipidique en ajoutant que la glycérine végétale est un lipide.

Heureusement que l’ensemble des médias (enfin nous l’espérons) et des médecins de ce côté-ci des Pyrénées savent que la glycérine végétale n’est pas un lipide. Pour rappel, la glycérine végétale est un polyalcool soluble dans l’eau, et pas une matière grasse insoluble que sont les lipides. Et soit dit en passant, il est bien triste qu’un médecin confonde le propylène glycol, autre ingrédient inoffensif des e-liquides, avec de l’éthylène glycol très toxique et utilisé comme antigel. Et nous devons rajouter, pour tout journaliste espagnol qui consulterait cette page, que la cigarette électronique en utilisation normale ne produit pas de carcinogène.

Un petit détail qui rend cette explication de la maladie encore plus incroyable : le patient n’avait commencé à utiliser son vaporisateur personnel que deux semaines auparavant, afin d’éviter de fumer en rentrant à l’hôpital.

Pour bien appuyer cette désinformation outrageuse, cette cause prétendue de la maladie a été médiatisée comme étant la seconde de ce type répertoriée dans le monde, suite à un cas publié dans le journal ‘Chest’ en 2012. L’Aiduce a déjà commenté ce cas l’année dernière dans son rapport sur « L’Avenir de la cigarette électronique ». Il s’agissait d’une patiente qui souffrait d’asthme, de polyarthrite rhumatoïde, de fibromyalgie, de schizophrénie et d’hypertension. Elle était soignée par de l’amlodipine, du salbutamol en aérosol doseur, de la lovastatine, du lisinopril, de multiples vitamines, du cycloben zaprine, du citalopram et suivait un traitement psychiatrique. Elle a développé une pneumonie lipidique après avoir commencé à utiliser un vaporisateur personnel, et ses symptômes se sont améliorés après l’avoir arrêté. Ce cas ne peut guère être considéré typique, et l’instrumentaliser ne fait que mettre en exergue le manque total de données concrètes qui étayent les arguments des détracteurs de l’e-cigarette. Après tout, ainsi que le précise Anesvap, il y a des millions d’utilisateurs de VP dans le monde ; et deux cas, de surcroît si contestables, n’ont aucune validité épidémiologique.

Si nous décidons de parler aujourd’hui de cette situation déplorable, c’est pour faire prendre conscience à nos législateurs qu’il en faut peu pour décourager les fumeurs d’adopter la cigarette électronique. Anesvap nous rapporte par ailleurs que si à la fin de 2013 on estimait à 800 000 le nombre de vapoteurs en Espagne, aujourd’hui, grâce à cette campagne de désinformation, il n’en resterait que 200 000. Bien nombreux sont ceux qui sont retournés vers le tabagisme !

Bien plus nombreux encore sont les fumeurs qui sont découragés d’en faire l’essai. Que madame la ministre de la Santé et ses conseillers en prennent bien note. Ne laissons pas une telle situation se produire en France.

EN

E-cigarette sales slump, whilst those of tobacco soar!

Don’t panic, at least not quite yet. This news comes from Spain. But it’s too close for comfort.

At the recent Global Conference on Nicotine, the Spanish Vapers’ Association, Anesvap, presented a report on a campaign of disinformation widely broadcast by the Spanish media. It appears to be led by the pharmaceutical industry and fuelled by a remarkably ill-informed body of health professionals despite the intervention of many scientists. It has resulted in the collapse of sales of e-cigarettes or personnel vaporisers (PV) and the return of their consumers to tobacco.

A particularly shocking case taken up by this campaign involves a patient suffering from lipoid pneumonia caused, according to his doctor, by use of a PV. Media reports quote the doctor as saying that the vapour inhaled from PVs “contains nicotine, carcinogens and substances used as antifreeze”; and that the patient’s condition was due to the presence of vegetable glycerine which, according to the doctor, is a lipid.

Fortunately, our doctors and (hopefully) all our media on this side of the Pyrenees know that vegetable glycerine is not a lipid. As a reminder, vegetable glycerine is a polyol or sugar alcohol dissolvable in water and not a lipid composed of insoluble fat. And it is so sad to hear of a health professional confusing propylene glycol, another harmless ingredient of e-liquid, with ethylene glycol which is very toxic and used as antifreeze. We must also add for the benefit of any Spanish journalist who may read this page that in normal use an electronic cigarette does not produce carcinogens.

A small detail that makes the explanation of his condition even more incredible: the patient had started to use a PV only two weeks earlier to avoid smoking upon being admitted to hospital.

To support this outrageous disinformation, the alleged cause of illness was publicized as the second of its kind recorded in the world, following a case described in the journal ‘Chest’ in 2012. AIDUCE referred to it last year in its report on “The Future of the Electronic Cigarette”. The case involved a patient who suffered asthma, reported rheumatoid arthritis, fibromyalgia, schizoaffective disorder, and hypertension. Her medications included amlodipine, albuterol metered dose inhaler, lovastatin, lisinopril, multiple vitamins, cycloben zaprine, citalopram, and multiple psychiatric medications. She developed lipoid pneumonia after starting to use a personal vaporiser and upon ceasing the practice, her symptoms improved. This case can hardly be considered typical and the fact that it has been exploited by e-cigarette detractors only highlights that their arguments rest on a total lack of hard evidence. After all, as Anesvap points out, two highly contentious cases have no epidemiological validity when set against millions of PV users across the world.

The reason we have dedicated this article to this disturbing situation is to warn our legislators that it doesn’t take much to discourage smokers from adopting the e-cigarette. Anesvap also tells us that whereas by the end of 2013 there were estimated to be 800,000 vapers in Spain, thanks to this disinformation campaign there are now only about 200,000. Far more have returned to smoking!

Even greater is the number of smokers put off from even trying e-cigarettes. May our Minister of Health and her advisors take careful note. Don’t let this happen in France.