Appel des associations européennes à l’OMS : ne cédez pas à des craintes injustifiées !

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Afin de réexaminer la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, une réunion des pays signataires se tiendra en octobre à Moscou.

Le Secrétariat chargé de l’organisation de la réunion cherche à inclure dans l’ordre du jour une proposition qui assimilerait le vaporisateur personnel (ou cigarette électronique) aux produits du tabac. Si elle est approuvée, les pays signataires (y compris tous ceux de l’UE) seraient sous l’obligation, afin d’en réduire la consommation, d’appliquer les mêmes mesures contre les deux types de produits.

La position de l’OMS sur le vaporisateur personnel est plus que suspecte, en témoigne par exemple la présentation faite au Parlement européen par son Scientifique en chef et représentant auprès de l’UE : WHO study and position on Electronic cigarettes

53 experts scientifiques ont déjà adressé au Dr Margaret Chan, directrice générale de l’OMS, leur analyse de la position erronée de l’OMS : Demande de la communauté scientifique à l’OMS

Les associations européennes de vapoteurs ont décidé d’en faire autant, exprimant cette fois-ci les sentiments personnels de vapoteurs visés par les restrictions draconiennes envisagées. Voici leur lettre :

Le 22 juillet 2014

Docteur Chan,

En tant que leurs représentants, nous vous écrivons au nom des utilisateurs européens de cigarettes électroniques. Nous ne sommes pas rémunérés, nous ne sommes pas subventionnés et nous ne sommes soumis à aucune entreprise. Cette lettre exprime les sentiments personnels et authentiques des vapoteurs que nous sommes.

Nous vous demandons que la situation actuelle, tout le bruit et la fureur qui entourent la question des cigarettes électroniques soient considérés du point de vue des millions d’Européens qui les ont adoptées. Le libre accès que nous avons connu jusqu’à présent a été un élément fondamental de leur succès. Elle nous a permis de transiter de la consommation du tabac vers un mode de consommation de nicotine infiniment moins dangereux. Certains ont ensuite décidé de cesser aussi la consommation de la cigarette électronique. D’autres continuent à l’utiliser, mais sans nicotine. D’autres encore, tout en ayant complètement substitué la cigarette électronique au tabac, préfèrent continuer de profiter de la nicotine, mais sans les dangers du tabac brûlé. Et puis il y a ceux qui ont réduit leur consommation de tabac en utilisant l’e-cigarette pour combler le vide créé par cette réduction.

Le tabagisme est un phénomène complexe et il n’y a pas de solution unique quand il s’agit d’aider les fumeurs à modifier leur comportement. Jusqu’à récemment, nous avions eu peu de choix. Comme la plupart des fumeurs, nous avions trouvé les options médicinales, les gommes, patches et psychotropes, ainsi que le soutien comportemental, options souvent désagréables, mais surtout inefficaces. La cigarette électronique nous permet d’adapter son utilisation à nos goûts et besoins individuels. Si vous deviez en contraindre les caractéristiques pour qu’elle ne soit plus disponible qu’en format et usage unique, d’un coup vous la rendriez tout aussi inefficace que les options médicinales offertes ces 30 dernières années.

Qu’on les appelle vaporisateurs personnels, ecigs ou cigarettes électroniques, ces dispositifs ont donné à des millions de fumeurs un choix et une prise de contrôle qu’ils n’ont jamais eu auparavant. La liberté de choisir ! C’est ce qui a fait la différence pour nous. La capacité de prendre notre temps, choisir nos dispositifs, développer des préférences pour des saveurs. Nous avons financé tout cela de nos propres deniers. Examinons le sujet peut-être le plus controversé de tous : les saveurs.

Nous entendons sans cesse que les saveurs n’existent que pour attirer de nouveaux consommateurs et surtout les jeunes vers le tabagisme. Elles inspirent tellement de peur parmi ceux qui vous conseillent ! Mais écoutez parler notre expérience, ce que nous savons et comprenons de ces saveurs si importantes pour nous, les adultes qui les utilisent. Elles nous ont permis de créer une distance entre la pratique mortelle que nous avions et celle bien plus saine que nous avons adoptée ou vers laquelle nous nous dirigeons. Et c’est la présence des saveurs, que ce soit du Bubblegum ou de la vanille, qui réduit presque à néant la possibilité d’une rechute vers le tabagisme pour ceux qui ont entièrement adopté le produit, car le goût du tabac brûlé est devenu nauséabond pour la plupart d’entre nous.

Il est de l’intérêt de la santé publique que le tabac brûlé soit éliminé de la société, et ce sont les vapoteurs qui donnent l’exemple de comment y arriver. Nous sommes de plus en plus nombreux ; le nombre de vapoteurs croît à un rythme que personne n’avait prévu et ainsi nous démontrons que ce but est atteignable. C’est rendu possible par un marché vaste et passionnant. Il permet une évolution vers des produits de plus en plus efficaces. Pourtant ces produits plus évolués n’intéressent pas l’industrie du tabac. Leur intérêt est presque entièrement limité aux appareils qui ressemblent à des cigarettes classiques ; des dispositifs qui ne semblent pas fournir la nicotine très efficacement, qui sont coûteux à utiliser et ne sont pas très attrayants. En outre, étant essentiellement jetables, ils causent des dégâts environnementaux avec des tonnes de déchets électroniques.

Pourtant, nous nous trouvons face à un avenir où seule cette partie du marché, celle des produits dépassés, relativement inefficaces et coûteux, serait ouverte à nous. Ce serait comme si on demandait aux utilisateurs des smartphones de jeter leurs appareils de haute technologie et de n’utiliser que des téléphones fixes. Autant demander aux vapoteurs de retourner au tabagisme.

Nous devons insister sur l’importance de cette révolution. L’impact de ce qui serait proposé lors de la réunion du COP 6 en octobre mènerait à sa fin. Une révolution à laquelle on ne pouvait même pas rêver lors des précédentes décennies de lutte contre le tabagisme. Une révolution inespérée qui, à aucun prix, ne doit être étouffée.

Cette lettre vous parvient de la part des fumeurs, des ex-fumeurs, de leurs familles. Nous sommes mères, pères, fils et filles. Nous avons des enfants et petits-enfants. Nous n’avons aucun intérêt pécuniaire, personne ne nous paie, nous ne sommes pas sous la contrainte de qui que ce soit. Nous vous révélons nos sentiments à cœur ouvert. Nous sommes les vapoteurs de l’Europe et nous vous demandons de nous écouter et de vous rendre compte du fait que nous sommes le moyen pour que vous atteigniez votre but. Avec peu d’implication des pouvoirs publics, nous changeons la face du tabagisme à travers l’Europe.

Permettez-nous de continuer à le faire, et ce à un rythme auparavant inimaginable. À le faire par le biais de conversations dans les bars et cafés. Par le biais de brefs échanges en rue avec des fumeurs intéressés qui nous arrêtent pour nous questionner sur nos dispositifs. Nous avons le soutien de nos familles et de nos entourages qui accueillent à bras ouverts les bienfaits pour notre santé tout en appréciant l’absence du tabagisme passif. Laissez-nous et les fumeurs prêts à les essayer reprendre le contrôle de nos vies sans interventions inutiles et coûteuses.

La science finira par répondre aux questions qui subsistent sur ce sujet, mais tout ce qui compte maintenant est :

Est-ce que les cigarettes électroniques aident des millions de fumeurs à se tourner vers une pratique infiniment moins dangereuse ?

La réponse ne peut être que

Oui !

S’il vous plaît, ne cédez pas à des craintes injustifiées, car sinon l’OMS, en écrasant ce magnifique outil de réduction des risques, condamnerait des millions à une mort précoce.

Avec toute notre consideration,

Hazel Mabe

European Vapers United Network

germany@evun.org

pour et au nom des associations indépendantes de vapoteurs d’Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Hongrie, Norvège, Pay-Bas, Pologne, République Tchèque, Royaume Uni, Suisse.

Voir la lettre originale en anglais 

5 commentaires sur “Appel des associations européennes à l’OMS : ne cédez pas à des craintes injustifiées !
  1. Lyly2 dit :

    Bravo et merci pour cette action en notre nom.

  2. noctarion71 dit :

    Hélas…. Ils ne considèreront pas les critères de santé publique, mais les critères économiques et financiers à court terme. Comme d’habitude…

  3. Michel dit :

    Un texte fouillé, bravo.

    En ce qui concerne les arômes, ou saveurs, mon premier vapoteur utilisait un e-liqu arôme tabac, comme je suppose que ce fusse le cas pour de nombreux ex-fumeurs, quoi de plus normal.

    Maintenant, mon piano de clearomiseur, c’est :
    Citron vert, pinacolada, coca, vanille, framboise, réglisse, pamplemousse, menthe sauvage, ultra-frais.

    Ce sont mes nouveaux goûts, et il faut bien reconnaître que même les saveurs « tabac » des e-liquide n’ont pas grand chose à voir avec la clope ou le havane.

    Après maintenant près de 10 mois sans clope, je ne suis plus en rien relié au tabac, même pas par les « saveurs ».

  4. Caroline dit :

    Merci. 🙂

  5. Algo dit :

    Juste excellent, bravo !

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