Tranche de vie : la vapofouine en Belgique

La vapofouine est partout et sait tout. Cet été elle s’est promenée dans les shops et plus précisément dans les shops belges.

Son séjour ne s’est clairement pas bien passé. Souhaitant en savoir un peu plus sur les belges et la vape voilà ce qu’elle a découvert.

Au début tout commence bien, des gens sympas discutent vape, matos, famille et ce foutu soleil qui brille trop … Ensuite tout dégringole et c’est la désillusion.

Une affichette Aiduce dans une boutique intrigue un vapoteur : Tiens c’est quoi cette norme européenne ?

Passant la TPD en revue, le seul sujet qui l’intéresse c’est la proposition de taxe que l’Europe veut imposer à la vape. Elle manqua l’infarctus en entendant les réponses !

– Bah la vape ça reste du tabac donc normal que l’Etat taxe les liquides comme les clopes.

Elle n’en revenait pas de cette réponse, comme débarquant sur une autre planète. Se disant que c’était un avis isolé, elle partit continuer son petit tour. Tiens, une autre boutique et des vapoteurs, allons leur rendre visite.

En discussion sur la même affiche, elle se réjouit de voir que des personnes s’intéressent au sujet. Non mais attends… ! Ils disent quoi ?

– Totalement normal, c’est du tabac vaporisé, donc c’est normal que l’Etat contrôle le truc quoi !

– C’est plus nocif que la clope donc c’est normal que ça soit surveillé…

– Bah oui c’est plus toxique, regarde l’étiquette il est écrit : « En cas d’ingestion appeler le centre anti-poison » ! Puis la tête de mort, elle n’est pas là pour faire joli !

– Perso je vape pour le fun, on peut fumer des goûts spéciaux. C’est sympa et si ça devient interdit je ne fumerai que des clopes.

Estomaquée, la vapofouine dut faire une pause pour réfléchir…

On en est donc là … La désinformation a bien fait son travail, et alors qu’on pensait que les vapoteurs s’informaient, en fait non. Ils continuent à croire le sacro-saint média de masse, invention pratique dirigée par l’argent permettant, sans trop d’effort, de formater l’opinion d’une nation entière.

Nous sommes souvent floués par notre rapport à la vape, nous traînons sans arrêt sur des forums, sites et divers groupes Facebook pro-vape donc fatalement, nous n’entendons que les avis qui vont dans le même sens que le nôtre. Mais nous n’entendons pas les vapoteurs lambda qui se font une opinion dans leur coin, souvent mise en musique par l’Etat et les divers lobbies anti-vape.

Concernant l’Aiduce, les avis sont les mêmes. L’Aiduce, selon eux, ne serait que la façade d’un lobby industriel. Des industries de la vape/tabac qui répandent leur propre désinformation sur le sujet.

Dès lors il n’a pas été étonnant d’entendre des propos du genre :

– Normal qu’ils disent ça, c’est leur commerce qui est en jeu.

– Je me demande combien paye l’industrie pour ce ramassis de conneries.

– Le gouvernement, l’OMS et l’Europe disent que c’est mauvais et une association sortie d’on ne sait où vient nous apporter LA vérité ? Je pense que l’Etat est bien plus compétent qu’eux pour juger de la nocivité de la vape.

Le coup de grâce fut donné par une femme en rémission d’un cancer.

Cette dame est juste passée dans sa boutique habituelle pour prévenir le vendeur que c’était un escroc qui vendait du poison, qu’elle ne souhaitait pas que son cancer redémarre avec un produit pire que le tabac et que selon les informations qu’elle a reçu des diverses études faites sur le sujet, il était préférable de se remettre à fumer car au moins « on sait ce qu’il y a dans le tabac ».

Cette intervention mettra un terme aux recherches de la vapofouine. Sortie de sa tanière, pleine d’espoir de voir des vapoteurs concernés, elle est tombée sur le bas du panier. Que des vapoteurs ne s’intéressent pas à l’avenir de la vape, on en a l’habitude mais nous avons franchi un cap, maintenant les vapoteurs en viennent eux-mêmes à dire que la vape est plus nocive que le tabac et que son contrôle, voire son interdiction est quelque chose d’envisageable ou de souhaitable … Le gouvernement et les médias l’ont dit !

La connaissance globale de la vape de ces vapoteurs se limite à l’utilisation de leur matériel. Certains parlent encore de «liquide avec du tabac » quand ils parlent de liquide nicotiné.

Les amalgames tabac/nicotine et nicotine/danger ont encore de beaux jours devant eux.

La question vient donc se poser. A qui profite le crime ?

Je rappelle qu’en Belgique, les produits nicotinés sont strictement interdits à la vente sans autorisation de vente pharmaceutique (et donc devrait être vendus en pharmacie !). Bien entendu, tout le monde s’en moque. Les ventes en dessous de table et l’importation française suffisent à beaucoup avec cette sacrée répartie « de toute façon on peut commander à l’étranger ».

Sans prendre en considération les risques liés à cette pratique. Oui les shops vendent en dessous de table mais il suffit d’un client mystère du ministère de la santé et c’est la justice qui les attend. Oui on peut se fournir en France, Allemagne et autres mais un excès de zèle de la douane et c’est vous qui aurez à faire à la justice. Pour rappel la loi prévoit une peine de prison pouvant aller jusqu’à 6 mois et une amende pouvant aller jusqu’à 5.000€ (Ajoutez à ça les décimes additionnelles les juristes comprendront). – 10 NOVEMBRE 1967. – [Arrêté royal n° 78 relatif à l’exercice des professions des soins de santé] –

Petit détail supplémentaire… OUI LES LIQUIDES NICOTINÉS SONT CONSIDÉRÉS COMME PRODUIT PHARMACEUTIQUE EN BELGIQUE et peu importe que VOUS pensiez que le droit belge se trompe ! Les faits sont qu’aujourd’hui en Belgique, du fin fond de la Province du Luxembourg jusqu’aux pointes des côtes, traversant Wallonie, Bruxelles et la Flandre, la vente de produits nicotinés est destinée en exclusivité aux pharmacies. Pour la loi, les shops qui vendent des liquides avec nicotine vendent des médicaments sans autorisation ni qualification pour le faire. Même si ironiquement, je considère dès lors que les libraires et autres magasins vendant du tabac devrait posséder ces mêmes autorisations. Vous voulez des liquides nicotinés ? Allez en pharmacie… Ah non en fait ils n’en vendent pas !

Mais qui accuser ? L’Etat qui protège ses intérêts ? Les industries pharmaceutiques et du tabac qui font de même ? Ou alors nous ?

Je pense, et ça n’engage que la vapofouine, que dans le box des accusés, il y a un peu de tout ce beau monde.

Enfin je ne vois pas l’utilité de continuer dans mon monologue nombriliste. Je pense de toute manière que ceux qui vont lire ceci sont ceux déjà convaincus par ce genre discours.